INTERVIEW D’UNE NOUVELLE LICENCIÉE : LESLIE JULVECOURT (LIGUE MARTINIQUE)
Photo : DR
Le nombre de licenciées féminines ne cesse d’augmenter à la FFTRI. La Martiniquaise Leslie Julvecourt fait partie de celles qui ont rejoint un club depuis peu. Interview.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Leslie JULVECOURT : Je suis Martiniquaise. Après près de 6 ans dans l’Hexagone pour mes études et le travail, j’y vis à nouveau.
J’approche de la fin de la trentaine mais ma montre connectée m’indique 32 ans.
Je suis cheffe d’entreprises et spécialisée dans l’accompagnement aux transitions professionnelles. Je suis licenciée au Kawann Triathlon Club depuis le 28 septembre 2023.
Comment êtes-vous venue à ce sport ? Pratiquez-vous en loisir ou bien en compétition ?
Leslie JULVECOURT : Depuis enfant, je suis attirée par le sport. J’ai toujours vu les pratiquant(e)s comme des super-héros/héroïnes. Ma timidité de l’époque est l’une des raisons pour laquelle je n’ai pu pratiquer de manière assidue (dans un club). Devenue étudiante puis adulte, j’ai été absorbée par d’autres défis.
Ces dernières années, la volonté de prendre davantage de temps pour moi, de ma santé et de vivre une nouvelle aventure m’a amenée au sport et plus particulièrement au triathlon.
Pourquoi se contenter d’une discipline lorsqu’il est possible d’en avoir 3 !
Dans l’optique d’appréhender le triple effort, quelques mois auparavant d’intégrer le club, j’avais commencé à courir. Je n’aimais pas du tout la course à pied ou c’est elle qui ne m’aimait pas… Il s’agit de me faire plaisir tout en m’enrichissant de tous les bienfaits d’une activité sportive et de ce sport en particulier.
Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre une licence de Triathlon ?
Leslie JULVECOURT : Dans l’optique de réaliser des triathlons, j’ai commencé à me remettre au sport. D’abord en réalisant des randonnées VTT (la route ça me faisait peur…).
Ensuite comme je le précisais précédemment, j’ai abordé la course à pied. En 2021, j’étais essoufflée au bout de 750 mètres… J’avais donc décidé de m'entraîner seule.
Je parvenais à enchaîner des très bonnes semaines/mois d'entraînement. Il arrivait toujours une période où j’avais une coupure avec la tentation par la suite de « rattraper ». En effet, quand nous sommes indépendant(e)s ou différentes responsabilités, tout repose sur nous.
Les loisirs, le temps pour soi sont souvent la variable d’ajustement.
En parallèle, le risque d’appliquer un programme d'entraînement inadapté ou de glisser vers le surentraînement existe.
Aussi, j’ai souhaité gagner du temps et me libérer l’esprit sur ce point en me concentrant sur l’essentiel : pratiquer.
J’avance désormais plus vite et dans les meilleures conditions.
Prendre ma licence de triathlon me garantit de bénéficier d’un cadre professionnel, structuré, de qualité et sécurisé.
Pourquoi avez-vous choisi le club de Kawann Triathlon ?
Leslie JULVECOURT : Le triathlon, j’y pensais depuis au moins 2 ans. En 2021, à défaut d’être en mesure de réaliser un triathlon, je me suis inscrite à un duathlon.
De mémoire, cela a été l’occasion de rencontrer une des membres du club Kawann
Triathlon : Tania. Nous avons échangé et elle m’a présenté le club. C’est elle qui m’a recommandé la licence loisir pour débuter.
J’avais déjà réalisé mes recherches concernant les clubs de triathlon présents en Martinique. Celui-ci arrivait déjà en tête de liste. Aussi, discuter avec une membre m’a permis d’identifier les fondements du club.
Ce qui m’a marqué et plu c’est l’humanité. Il y a une volonté de rendre ce sport accessible à tous. Au sein du club, il y a un tel esprit d’entraide et de désir de voir l’autre progresser que je me sens bien et ce, indépendamment de mon niveau.
Au Kawann, pas de pression : de la motivation. Il est mis en avant l’importance de prendre du plaisir et de s’écouter. Je me suis inscrite au club à la rentrée en 2023.
Au-delà de l’encadrement technique, je suis enrichie humainement : camaraderie, entraide, motivation, soutien...
Le partenariat avec le Golden Star pour la course à pied m’a également plu. Nous avons donc des coachs spécialistes de leur domaine.
En tant que femme, rencontrez-vous des difficultés à allier vie de famille, activité professionnelle et activités sportives ? Comment vous organisez-vous ?
Leslie JULVECOURT : Mon activité professionnelle implique un certain nombre d’heures. J’atteins facilement 60 heures par semaine sinon plus.
Aussi, intégrer des entraînements a été un vrai Tetris (vous vous souvenez du jeu ?).
Le club a plusieurs créneaux pour chaque discipline, de quoi trouver son bonheur.
J’ai débuté mes entrainements en octobre 2023. A la date de cet interview, j’ajuste mon planning selon les entraînements, les courses auxquelles je souhaite participer.
Ces dernières représentent pour moi entrainement +++ (encore plus d’ambiance, encore de personnes stimulantes, encore plus de joie).
Évidemment, j’ai également les évènements et missions relatifs à mes activités professionnelles. J’établis donc un planning commun à ces deux univers (personnel et le professionnel).
Aussi, je m’organise, je suis indulgente vis-à-vis de moi, j’apprécie chaque séance et j’avance petits par petits pas. J’en suis heureuse. C’est aussi cela qui me permet de garder le cap.
Cela me rappelle la mascotte du club Kawann : la tortue Caouanne. « Un symbole de longévité, de sagesse, de force et de maturité - tout ce dont on a besoin en Triathlon ! » cf extrait du site https://www.kawann-triathlon.com/en-savoir-plus/le-kawann-triathlon-club-9314
Pour d’autres raisons, je me suis très vite retrouvée dans l’image de la tortue (vitesse de certains de mes déplacements).
Le taux de licenciées féminines augmente chaque année. Que diriez-vous aux femmes pour les inciter à pratiquer le Triathlon ?
Leslie JULVECOURT : Osez ! Nous sommes souvent notre premier(ière) critique au lieu d’être notre premier(ière) supporter(rice).
Les freins sont multiples : peurs, manque de temps, sentiment que ce n’est pas pour nous, je n’ai jamais fait de sport…
Le Triathlon est beaucoup plus accessible que nous le pensons. Il existe plusieurs distances (certaines sont très courtes), la possibilité de découvrir en relais, de bénéficier d’un accompagnement structuré via les clubs.
Parfois, nous avons une idée qui nous trotte dans l’esprit. La peur de ne pas réussir engendre des stratégies d’évitement. Effectivement, si on ne se lance pas, nous ne pouvons pas « échouer ».
Or, c’est se priver de toute la joie, du positif et de la satisfaction procurés par le parcours du triathlète.
Prendre sa licence de triathlon n’est-ce pas une victoire ; participer à un entraînement n’est-ce pas une victoire, se présenter sur la ligne de départ n’est-ce pas une victoire.
Ma définition est de me sentir de plus en plus à l’aise lors des séances et des courses.
Vous souhaitez vous amuser ? Parfait, c’est le bon endroit.
Vous voulez commencer et vous épanouir dans une nouvelle activité ? Parfait, vous allez être boostée et vous (re)découvrir.
Vous souhaitez relever des défis et être fière de vous ? Sortez votre stylo, c’est au bas de la page qu’on signe.
En résumé, I have a dream… non, davantage qu’un rêve, je visualise que ce taux de licenciées féminines augmente encore plus vite ces prochaines années.
Que la catégorie féminine s’étoffe rapidement. Je compte sur vous. Je vous dis à bientôt !
La Fédération poursuit le développement de créneaux familles. L’objectif est de mettre en place des créneaux communs enfants/parents afin de permettre à l’ensemble de la famille de pratiquer en un même lieu et un même moment. Qu’en pensez-vous ?
Leslie JULVECOURT : C’est une belle initiative. C’est l’occasion de créer des moments privilégiés. Une même passion est partagée et nourrit différents membres d’une même famille. Cela renforce les liens autour d’une pratique saine qui a des bienfaits de l’ordre physique, psychique et mental pour tous.
Les parents influencent positivement leurs enfants et inversement. Cette famille peut à son tour inspirer son entourage.
Les valeurs du sport sont omniprésentes au sein du foyer. Ceci concourt à la vie et l’harmonie du foyer. Qui sait a un peu plus d’harmonie entre nous.