WTPS YOKOHAMA : UNE ÉQUIPE DE FRANCE ÉTOFFÉE QUI DEVRAIT PERFORMER
Les paratriathlètes seront également à l’honneur ce samedi à Yokohama avec une manche de WTPS. Dans l’interview qui suit, Nicolas Becker, responsable de l’équipe de France de Para triathlon nous dévoile les enjeux de cette compétition et nous analyse les chances françaises.
Quel est l'état de forme des troupes quelques jours avant la course ?
Nicolas Becker : Les paratriathlètes français ont validé un programme hivernal déjà bien chargé avec principalement deux stages équipe de France (en janvier à Boulouris, puis en mars à Majorque). Par ailleurs, nous les avons accompagnés sur des stages personnels en février (la plupart ont choisi de retourner à Lanzarote sur le site des stages FFTRI organisés en 2022 et 2023), puis en avril.
Cette étape japonaise arrive donc après un long cycle de préparation, les athlètes sont en forme et ont hâte de prendre le départ.
Il s'agit de la vraie reprise internationale pour la plupart après le faux départ à Abu Dhabi début mars.
Le plan de voyage est le suivant : un vol de nuit pour arriver sur place le mardi matin. Cela laisse 4 journées pleines et 4 nuits pour s'acclimater et se recaler. On a déjà testé plus tôt ou plus tard par le passé, mais cela semble être la bonne formule. Sachant que sur place les possibilités d'entraînement restent limitées.
Puisque la compétition Para triathlon est prévue le samedi matin, nous prévoyons un retour le soir même avec un vol de nuit qui arrive dimanche matin en France.
Quels sont les enjeux de cette compétition ? Pour quels athlètes la course sera-t-elle plus importante ?
Nicolas Becker : Avant tout, les athlètes font le voyage à Yokohama pour eux-mêmes. Ils ont coché cette étape car elle est toujours très relevée et bien organisée. C'est un excellent repère pour se jauger après un hiver d'entraînement.
Plus précisément, on distingue plusieurs situations au sein de l'équipe. Ceux qui disposent d'un statut de pré-sélectionné pour Paris 2024 (Alexis Hanquinquant, Pierre-Antoine Baele, Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot) sont clairement en préparation pour le 1er et 2 septembre. Le résultat sur Yokohama doit leur permettre de valider le critère de confirmation 2024 (Top 4 en WTPS), mais on voit bien au-delà.
Pour tous les autres, la donne est légèrement différente. Ils doivent dans un premier temps aller chercher leur sélection en démontrant qu'ils sont performants dans un contexte de concurrence mondiale.
Le DTN sera en mesure de compléter la liste des athlètes pré-sélectionnés pour les Jeux de Paris après analyse des résultats obtenus sur cette WTPS et les précédentes épreuves de la période de qualification.
Il y aura des catégories plus denses que d'autres : on note par exemple la présence du Top 3 mondial en PTWC et PTVI Femmes, PTS4 Hommes et on compte des médaillés mondiaux dans la majorité des catégories.
A combien de podiums la délégation française peut-elle prétendre ?
Nicolas Becker : Avec 11 dossards (14 athlètes au total avec les 3 guides PTVI), nous disposons au Japon d'une superbe délégation française : étoffée et performante. Les autres nations nous regardent avec envie. Il serait prétentieux d'annoncer 11 podiums, mais j'estime que l'équipe a la capacité de récolter entre 8 et 10 médailles.
On pense forcément à Alexis Hanquinquant et Pierre-Antoine Baele qui souhaitent poursuivre leur domination en PTS4. Chez les PTS2, Geoffrey Wersy et Stéphane Bahier pourraient réitérer le doublé réalisé en 2023, mais il faudra se méfier de l'Américain Barr. En PTVI, Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot vont à nouveau se confronter à Ellis, le champion du monde anglais. Ils ont la capacité de le faire douter. Chez les femmes, Annouck Curzillat et Julie Marano ont un plan à appliquer pour rester dans le trio de tête. Pour Héloïse Courvoisier et Anne Henriet, l'objectif est de remonter le maximum de places en fin de course parmi une forte densité au Japon, c'est intéressant pour la suite. Les podiums sont attendus aussi en PTS5 avec Gwladys Lemoussu et en PTS3 avec Michael Herter. Le plus grand défi sera certainement pour les PTWC : Mona Francis et Louis Noël. On sait combien les podiums en World Series sont difficiles à obtenir, il faudra un sans faute pour y arriver, mais ils en sont capables.
Quelles sont les particularités de la course de Yokohama ? Réussit-elle en général bien aux Français ?
Nicolas Becker : Généralement, l'étape de World Series à Yokohama réussit bien à l'équipe de France, nous avons nos repères sur place pour bien préparer l'épreuve. En tant que coach, il s'agit de mon 8e déplacement pour encadrer cette épreuve. Nous sommes sereins.
Les caractéristiques du parcours sont assez similaires à celles des Jeux à Paris avec une natation exigeante (on sent le courant), un circuit vélo rapide, mais aussi technique et une course à pied sur le plat avec des allers retours. Il manque juste les pavés 😉
Les horaires sont atypiques avec un premier départ donné juste avant 7 h du matin. La météo semble bonne pour le jour de course : pas de pluie et une température autour des 20°. On sait que l'humidité aura un impact sur la partie course à pied mais cela devrait rester acceptable.
En bonus, le spectacle en direct avec les courses de WTCS (femmes et hommes) dans la continuité des épreuves de Para est toujours un grand moment avant la cérémonie des podiums.
À noter que les champions du monde (Élise Marc et Jules Ribstein), ainsi que les médaillés mondiaux (Cédric Denuzière, Antoine Perel et Yohan Le Berre) n’ont pas effectué ce déplacement. Ils sont en forme et poursuivent leur préparation; on les retrouvera sur le circuit World Triathlon en juin.
L'équipe de France au complet se retrouvera pour la WTPC de Besançon le 15 juin.
LES PARATRIATHLÈTES FRANÇAIS ENGAGÉS
Femmes
PTWC : Mona Francis
PTS5 : Gwladys Lemoussu
PTV1 : Annouck Curzillat et sa guide Julie Marano et Héloïse Courvoisier et sa guide Anne Henriet
Hommes
PTWC : Louis Noël
PTS2 : Stéphane Bahier et Geoffrey Wersy
PTS3 : Michael Herter
PTS4 : Pierre-Antoine Baele et Alexis Hanquinquant
PTV1 : Thibaut Rigaudeau et son guide Cyril Viennot
Départ de la course : samedi 6h50 (vendredi 23h50 heure française)