WTPS DEVONPORT : LES PARATRIATHLÈTES FRANÇAIS VEULENT MARQUER LE MAXIMUM DE POINTS POUR LE RANKING

Le véritable lancement de la saison internationale pour les paratriathlètes français était prévu le week-end dernier à Abu Dhabi. La météo en a décidé autrement. 

À un peu moins de 6 mois des Jeux Paralympiques de Paris, la rentrée des classes aura donc lieu ce vendredi lors de la WTPS de Devonport, ville située au nord-ouest de la Tasmanie en Australie.

Responsable de l’équipe de France paralympique, Nicolas Becker revient sur l’annulation de la WTPC d’Abu Dhabi et nous livre les enjeux de cette WTPS de Devonport. 

Quelles sont les conséquences de l'annulation de la WTPC d'Abu Dhabi ?

Nicolas Becker : Les conséquences de cette annulation sont multiples: à court, moyen et long terme. Sur le moment il y a eu de la déception, de la frustration mais surtout de l'incompréhension. Les athlètes et l'encadrement ont investi du temps, de l'énergie et de l'argent pour rien. Cela impacte les rankings et les opportunités de délivrer une performance afin de réaliser un critère de sélection pour les Jeux Paralympiques, le Championnat du monde et le Championnat d'Europe. 

Dans certains cas, les calendriers individuels devront être modifiés pour ajouter une épreuve en remplacement de celle-ci. En attendant, il y a urgence pour ceux qui risquent de perdre leur éligibilité sur les épreuves de mai et juin, il va manquer un score. Pour l'avenir cela remet quand même en cause le niveau de confiance que l'on peut accorder à cette organisation... Pour rappel la Grande Finale W.T. 2026 est déjà annoncée à Abu Dhabi.

J'ai une pensée particulière pour les sportifs, français ou étrangers qui ne sont pas pris en charge par leur fédération et qui avaient misé gros sur cette compétition : c'est vraiment dur à avaler.

Cela dit, tout cela c'est du passé, maintenant on se projette sur la suite, à commencer par la WTPS de Devonport qui aura lieu ce vendredi après midi en heure locale.

Quels sont les enjeux de cette WTPS ?

Nicolas Becker : Au total 9 français(es) seront au départ (soit 11 athlètes avec les guides PTVI). 

La France sera représentée seulement sur 6 des 12 catégories car il ne s'agit pas d'une épreuve ciblée au calendrier de l'équipe de France. 

Pour autant, cette compétition gagne en importance car elle constitue le réel lancement de la saison pour nous en Para triathlon, après le faux départ de la WTPC d'Abu Dhabi. 

L'enjeu pour les athlètes est surtout comptable, ils vont chercher un gros score pour améliorer leur ranking, à la fois pour le classement paralympique mais aussi pour le classement mondial qui permet d'assurer une place sur les prochaines échéances.

Il faut noter le retour des Américains qui étaient en compétition sur leur Championnat Continental à Miami la semaine passée, ils sont présents en force. 

On surveillera aussi le retour à la compétition des Anglaises Peasgood (PTVI) et Richter (PTS4), ainsi que la Japonaise Tani (PTS4).

Il se passera ensuite plus d'un mois avant la WTPC en Turquie (Yenisehir, 21 avril) mais surtout l'étape de WTPS au Japon (Yokohama, 11 mai) qui présente souvent un plateau très relevé et sur laquelle l'équipe de France fera le déplacement.

Quelles seront les ambitions de la délégation tricolore ? 

Nicolas Becker : Premier objectif = valider un triathlon! 😉

Plus sérieusement il y a des places à prendre et on pourra compter sur le double médaillé mondial, Antoine Perel (guidé par Yohan Le Berre) qui se positionne en leader de cet effectif tricolore. Ils sont en Tasmanie pour gagner, ce qui permettrait d'envisager plus facilement la suite de la saison. Le podium est également un objectif réalisable pour tous les autres Français(es) engagé(e)s.

Comme sur toutes les épreuves W.T. du calendrier 2024, il est question de valider des performances en confrontant les outils d'analyse qui vont au-delà du résultat brut : la place à l'arrivée ne signifie pas tout en fonction de la concurrence au départ dans chaque catégorie.

Quelles sont les particularités des parcours de Devonport ? Quelle météo est attendue ?

Nicolas Becker : L'étape de Devonport est une classique, il s'agit de la 6e édition. 

On doit se méfier de l'eau qui n'est pas aussi chaude que l'on pourrait le croire (17 à 19° en général à cette période) et de la température qui se situe plutôt sous les 20° que au-dessus. L'édition 2023 était difficile avec de fortes pluies causant des chutes à vélo car le parcours est rapide et assez technique avec 6 boucles en aller-retour. Pour le moment il y a du soleil et la météo devrait être bonne pour le jour de course : on croise les doigts !

Mais la particularité numéro 1 consiste à bien digérer le voyage pour les Européens. On sait que les Australiens seront forts chez eux car ils sont en pleine saison estivale, ils ont du rythme et zéro fatigue liée au trajet. 

En majorité, les Français(es) sont partis directement d'Abu Dhabi (Gral, Andaloussi, Noël, Herter, Besse, Perel, Lloveras) tandis que deux autres sont arrivées en amont, directement sur place (Seneclauze, Lemoussu).

A noter que l'équipe de France de Para triathlon sera en stage de préparation à Majorque du 18 au 29 mars.