
UNE MÉDAILLE D’OR BIEN MÉRITÉE POUR YVES CORDIER
Photos : Activ'images
Tous les triathlètes d’hier et d’aujourd’hui connaissent Yves Cordier. Après 40 ans de dévouement au triathlon, en tant qu’athlète de haut niveau et organisateur passionné, le Niçois a reçu, le 5 mars dernier, la médaille d’or de la Jeunesse, des Sports et de l’Engagement associatif. Cette distinction récompense un parcours exemplaire au service du sport. Yves Cordier nous le résume dans l’entretien qui suit.
Tu viens de recevoir la médaille d'or de la Jeunesse, des Sports et de l’Engagement associatif. Que représente pour toi cette médaille ?
Cette médaille est plutôt le moyen de prendre du recul sur le chemin parcouru, celui de notre sport, son évolution et d’apprécier tous ces moments que le sport m’a fait vivre pendant 50 ans (début par la natation à l’âge de 10 ans).
Peux-tu nous rappeler comment tu avais découvert le triple effort ?
Je l’ai découvert à la télévision sur Antenne 2 qui avait retransmis le 1er triathlon à Nice en 1982. Ce Triathlon devait se dérouler à l’origine à Monaco. Le décès de la princesse Grace de Monaco en septembre avait alors obligé les organisateurs IMG à se rapprocher de Nice. A cette époque, je venais d’arrêter la natation que je pratiquais en sport étude. Je souhaitais m’investir dans l’effort solitaire, ayant des prédispositions d’endurance incroyable dans l’eau. J’avais comme ambition le record du monde des 24 h en piscine (88 km). Je faisais des 6 heures, régulièrement 26/27 km. Nager 100 km constituait un rêve ! Pour cela, j’avais commencé le vélo pour me renforcer sur les efforts longs. Ce reportage à la télévision m’a séduit. Du coup, mon frère et moi avons envisagé de nous préparer pour le prochain triathlon de Nice programmé en septembre 1983. L’histoire a commencé et j’ai vite oublié mon projet de 24 h en natation !

Si tu devais ne retenir que trois moments de ta carrière sportive, quels seraient-il ?
- Mon duel avec Mark Allen à Nice en 1992 : Tout le monde pensait que j’allais remporter la course. Mais c’était sans compter la détermination de Mark qui est revenu dans les 500 derniers mètres comme s’il était sur un final de 1 500 m ! C’était une déception sur le moment. Mais j’ai vite compris que cela avait été une chance incroyable d’avoir pu vivre ce moment magique avec lui.
- Mon titre de Champion d’Europe à Cascais (Portugal) en 1989 : Je ne m’imaginais pas capable de l’emporter sur une distance olympique !
- L’Ironman d’Hawaii en 1989 : Cette édition a été marquée par le duel SCOTT – ALLEN, un monument pour notre sport. J’ai terminé à la 8e place. J’étais tellement fier d’avoir pu vivre cette course légendaire.
Quels sont les trois rivaux qui t’ont le plus marqué durant ta carrière ?
Mark Allen – Dave Scott – Rob Barel. Ils n’ont jamais été des rivaux pour moi, mais une source d’inspiration.
Quand as-tu pris ta retraite sportive ? Pourquoi à ce moment-là ?
J’ai arrêté ma carrière fin 2001. Mon corps souffrait depuis pas mal de temps et j’étais souvent blessé. Je me suis dit que je devais me préserver et voir le sport d’une autre façon. Je ne le regrette pas. Aujourd’hui, je continue de nager et de rouler régulièrement.
Peux-tu nous retracer les différentes étapes de ton parcours de dirigeant ?
En fait, tout s’est enchaîné tellement vite : mes débuts en 1983 au triathlon de Nice, puis ma carrière d’athlète de haut niveau qui s’est achevée en 2001, puis mon investissement dans la vie sportive (si l’on peut dire).
En 1994, je suis devenu président de la section ASPTT Nice Triathlon puis rapidement celle de la section athlétisme. La même année, j’ai été élu au conseil d’administration de la ligue. C’était quelque chose qui m’animait, un moyen de partager avec les autres et de faire évoluer notre sport…
Je n’ai jamais quitté la ligue depuis ce temps. J’ai même été vice-président auprès de Gérard Oreggia. Côté fédération, je suis devenu vice-président en charge du haut niveau lors du dernier mandat.
J’ai officié également comme entraîneur à l’Olympic Nice Natation de 2002 à 2018. J’ai eu le plaisir d'entraîner des athlètes de tout niveau et de toute pratique. J’ai connu de belles émotions avec Johanna Daumas, Cristel Robin, Delphine Pelletier, Jeanne Collonge, Romain Guillaume et dernièrement Marjolaine Pierré.
Entre-temps, la ville de Nice avait lancé un projet d’un événement sportif pour célébrer l’an 2000. Mon projet a été retenu à savoir l’organisation d’un 10 km sur la Promenade des Anglais le 2 janvier 2000 ! C’est un peu plus de 500 participants qui ont pu célébrer sportivement ce moment de notre histoire. Ensuite la Ville m’a encouragé à poursuivre cet événement que j’ai organisé jusqu’en 2011. Il est devenu le 10 km le plus renommé de France.
Ensuite j’ai décidé de me retirer de cette organisation car, entre-temps en 2004, j’avais proposé à la Ville de Nice de se tourner vers le label IRONMAN pour remplacer le triathlon qui existait (format 3/120/32).
Courant de l’année, la ville de Nice a validé mon projet d’organisation d’un IRONMAN en juin 2005. Je me suis alors associé avec la société TRIANGLE qui organisait déjà l’Ironman France à Gérardmer, mais aussi l’IM Autriche et l’IM Afrique du Sud. En 2005, également nous avons organisé l’Half IRONMAN à Monaco (on ne parlait pas encore de 70.3).
Je suis très heureux aussi d’avoir créé le 70.3 IRONMAN à Aix en Provence en 2011, puis celui des Sables d’Olonne en 2019.
En 2019, j’ai organisé les Championnats du Monde IRONMAN 70.3 puis ce qui paraissait totalement impensable les Championnats du Monde IRONMAN (Hommes et femmes en alternance avec Hawaii)
Après avoir dirigé IRONMAN France jusqu’en 2021, je me concentre aujourd’hui sur les 2 organisations niçoises.
Quand as-tu été élu pour la première fois à la FFTRI ?
J’ai été élu au Conseil d’Administration en 2018 me semble-t-il. Je n’avais pas de missions réelles car j’avais pris le mandat en route.
Quelles ont été tes différentes missions par la suite ?
En 2020, j’ai souhaité m’engager avec Cédric Gosse. Il m’a confié le poste de vice-président, en charge du haut niveau. Cette année, j’ai souhaité prendre une pause pour me concentrer sur mes événements.
De quelles actions menées es-tu le plus fier ?
Je ne mets pas en évidence certaines d’actions plus que d’autres. J’ai aimé tout ce que j’ai entrepris : l’athlète, le dirigeant, l'entraîneur, l’organisateur…
