5 décembre 2024

RETOUR SUR LES JOURNÉES DE DÉTECTION DE PARA TRIATHLON À CANNES

Photos : FFTRI

 

Du 29 novembre au 1er décembre se sont déroulées à Cannes La Bocca les journées de détection Para triathlon. Organisées chaque premier week-end de décembre par la FFTRI, celles-ci ont pour objectif d’évaluer le potentiel des paratriathlètes, de leur livrer un maximum d’informations sur le Para triathlon et de déterminer leur classe de handicap. Responsable de la relève Para triathlon à la Direction Technique Nationale, Philippe Fattori nous en dit plus sur ces journées de détection dans l’interview qui suit.

Depuis combien d’années organisez-vous ce stage de détection ?

La première édition des Journées de détection a eu lieu en 2016, l’année où le para triathlon est également apparu au programme des Jeux paralympiques de Rio

Peux-tu nous rappeler à qui était destiné ces journées de détection ?

Celles-ci consistent à découvrir des talents qui montrent des qualités physiques techniques et mentales particulières et qui ont envie de se lancer dans un projet de performance en Para triathlon. Les sportifs en situation de handicap viennent se tester dans les trois disciplines (400 m en natation, 10 km à vélo et 3 km à pied). 

Au-delà des tests, il s'agit surtout d'un week-end de partage ou certains viennent découvrir la discipline et prendre des informations. C'est un formidable accélérateur de projet, les sportifs ayant la possibilité de se faire classifier, de se faire prêter du matériel ou l’essayer du matériel dans certains cas.

Combien de paratriathlètes ont finalement participé à ce stage ? 

13 ont été retenus cette année. Ils sont souvent venus avec leur famille ou leur entraîneur.  Il est essentiel que l'entourage soit impliqué dans ces actions de formation /information et tout le monde repart enchanté et gonflé à bloc pour la suite

Une catégorie était-elle plus représentée que les autres ?

Les PTS, autrement dit les athlètes debout, étaient les plus représentés. Nous avions deux athlètes en fauteuil et un déficient visuel. Cette année, les filles étaient hélas peu représentées. Le gros point positif est la moyenne d'âge des candidats. Elle a considérablement baissé : 24 ans. 9 sportifs sur 13 ont moins de 25 ans dont trois moins de 17.

Qui étaient les encadrants de ce stage ?

Le staff technique était composé de 4 personnes (3 CTN, Alexandre Paviza un entraîneur fédéral  spécialiste fauteuil et handbike et athlète paralympique), ainsi que le référent Para triathlon de la ligue PACA, Henri du Foussat de Bogeron. De son côté, le staff classification comprenait 7 personnes

Quelles infrastructures étaient mises à votre disposition ?

Comme chaque année, la détection s’est déroulée à Cannes la Bocca. Dans un rayon de 500 m, on retrouve un  bassin olympique plein air, une piste d’ athlétisme et un vélodrome de 900 m

Quelles activités ont été proposées aux stagiaires ?

Étaient au programme des tests dans les trois disciplines, une réunion d'information, des échanges collectifs et individuels et des essais de matériel.

Les sportifs ont tous eu la possibilité d'être classifiés. Il y avait 3 jurys de 2 classificateurs coordonnés par Cyrille Mazure, directeur de la classification, ont œuvré pendant les 3 jours .

Quel bilan d’ensemble fais-tu de ce stage ? 

Très positif. Il s'agit à la fois d'une action de détection de formation et de développement.

Chacun repart enchanté en ayant gagné une à deux années dans l'avancée de leur projet sportif respectif grâce aux conseils de spécialistes, aux rencontres et à l'accompagnement qui se met déjà en place pour certains.

Y aura-t-il un suivi des athlètes qui ont participé à ce stage ?

Oui. Nous avons d'ores et déjà rendez-vous avec eux sur des compétitions nationales (dont le Challenge des ligues et le Championnat de France de Para triathlon). Certains pourraient être invités sur un stage relève.

Dans le cadre de la journée du handicap, le ministère a sollicité la FFTRI pour parler de cette détection lors d’un événement organisé à l’INSEP ce mardi en présence du ministre des Sports, du président de la FFTRI et du DTN. Comment s’est passée cette journée ? Quels ont été les intervenants ? Qu’en a pensé le ministre ?

L'objet du colloque portait sur l'héritage des Jeux paralympiques de Paris 2024. De nombreuses personnalités du monde du sport étaient présentes dont la ministre des solidarités, le ministre des sports et la présidente de l’ANS nouvellement élue Marie Amélie Le Fur (tout un symbole puisqu’ elle est également la présidente du CPSF). 

Les échanges ont été riches. 

Dans ce cadre, la FFTRI avait été sollicitée afin de présenter son modèle de détection en Para triathlon. J’ai donc pu partager notre vision de la détection, notre expérience de huit ans désormais ainsi que les perspectives de notre action aux côtés de Jean Minier, directeur général du CPSF, Arnaud Litou (ANS) ainsi qu’Héloïse Courvoisier qui nous a fait le plaisir de partager son parcours depuis son passage à la détection en 2021 jusqu'à sa 7e place aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. 

L'ensemble des paratriathlètes présents aux Jeux cette année sont passés par la détection à Cannes : Héloïse en 2021 (transfert de discipline) et Grégoire Berthon en 2022 (triathlète passé par deux pôles avant l’arrêt de la compétition, suivi d'un accident de ski) sont les athlètes paralympiques identifiés le plus récemment. 

Chaque histoire, chaque athlète et chaque parcours sportif sont singuliers mais dans certains cas les projets peuvent très vite avancer avec les premiers objectifs atteints rapidement. 

Le plus difficile reste à venir, lorsqu'il s'agit de poursuivre sa progression vers le plus haut niveau, mais ils partent enrichi d’une expérience essentielle. Un autre accélérateur de projet en somme qui va leur faire prendre de la confiance et de l’assurance pour la suite de leur carrière sportive. 

 

 

France 3 Côte d’Azur a réalisé une vidéo sur les journées de détection Para triathlon. Vous pouvez la visualiser en cliquant sur ce lien : https://youtu.be/D2cj7MUmgsQ?feature=shared