Jeux Paralympiques Tokyo : Carnet de bord du stage à Fujikawaguchiko
L’équipe de France de paratriathlon est arrivée au Japon en début de semaine dernière. Avant de rejoindre Tokyo pour participer aux Jeux Paralympiques, elle a passé une semaine à l’hôtel Fuji View à Fujikawaguchiko. Nicolas Becker, entraîneur national en charge du paratriathlon, qui les accompagne, nous dit tout ce stage dans l’interview qui suit.
Le voyage s'est-il bien passé ? Les différentes formalités se sont-elles passées sans encombre ?
Nicolas Becker : Le voyage a été facilité par un faible remplissage de l'avion ayant permis à chacun de prendre assez de place pour pouvoir se reposer durant le vol de nuit. Le para triathlon était la seule délégation française à bord mais certains participants aux Jeux Paralympiques étaient présents (Argentine, Cuba, Sénégal, Chili). À notre arrivée, nous avons dû débarquer en dernier pour limiter les contacts et ensuite nous avons dû nous soumettre à un test salivaire qui s'est avéré négatif pour toute l'équipe (20 personnes). Durant l'heure d'attente des résultats, notre accréditation officielle a été générée avant de passer la douane avant de récupérer les bagages.
Des bénévoles de Tokyo 2020 nous ont bien aidé pour déplacer les 5 tandems, 3 handbikes, 3 fauteuils d'athlétisme et les 6 vélos. Une anecdote à ce sujet, nous avons constaté le lendemain à l'hôtel qu'une valise vélo supplémentaire était présente dans le local matériel... Elle avait été chargée par erreur depuis l'aéroport. Le vélo sera rendu samedi à son propriétaire, un français qui travaille à Tokyo (désolé Romain pour le contretemps).
La quasi-totalité de l'effectif (sportifs et staffs) avait déjà voyagé au Japon en mai pour la WTPS de Yokohama. Cette expérience collective a été un ancrage essentiel pour appréhender de manière "relax" les formalités.
Peux-tu nous décrire brièvement l'endroit où vous êtes hébergés ? De quelles installations sportives disposez-vous ?
Nicolas Becker : Dans la ville de Fujikawaguchiko, nous sommes logés au calme à l'hôtel Fuji View qui porte bien son nom puisque nous sommes en mesure d'admirer cette montagne sacrée depuis nos fenêtres.
Nous sommes au bord du lac Kawaguchiko dont le tour fait 17 km et qui permet de courir et rouler sans problème. Le lac Saiko, dont le tour fait 10 km et qui est situé 5 km plus loin est encore plus propice pour les séries d'intensité car on peut y rouler très vite en toute sécurité. C'est également là que nous avons planifié de nager en eau libre dimanche matin avec une vue imprenable sur le mont Fuji. Par ailleurs la municipalité met à disposition la piscine de 25 m. 5 couloirs chaque jour de façon privative pendant 1h30. Depuis ma première visite en 2017, nous avons déjà réalisé 2 séjours sur ce site avec les paratriathlètes (mai 2018 avant la WPS de Yokohama et août 2019 avant le test event de Tokyo).
Quelle météo avez-vous depuis votre arrivée ?
Nicolas Becker : La météo est très variable mais la tendance est la suivante : chaud le matin, puis nuages et pluie fine en début d'après midi avant que le ciel ne se dégage à nouveau pour finir la journée. On a de quoi rouler tous les jours sans problème.
Comment les athlètes se sont-ils répartis dans les chambres ?
Nicolas Becker : Mis à part les duos tandems (PTVI), les sportifs sont logés en chambres individuelles.
Quelle est la journée-type des paratriathlètes ?
Nicolas Becker : Nous laissons un maximum de liberté aux paratriathlètes afin qu'ils puissent optimiser les derniers jours d'entraînement avant la grande échéance. Si la natation se fait en commun, il y a des contenus individualisés. Concernant les sorties vélo et les séances à pied, on s'adapte aux demandes des entraîneurs personnels. Il n'est pas rare d'avoir 3 groupes vélo et 3 séances de course à pied au même moment si nécessaire.
À d'autres moments, il y a des entraînements 100 % collectifs. Pour respecter les mesures barrières et l'exemption de quarantaine, nous sommes systématiquement escortés en voiture ou à vélo par un personnel de la mairie locale. Ils sont formidables et complètent pratiquement le staff !
À quoi ressemblent les divers repas que vous prenez ?
Nicolas Becker : Nous disposons d'une salle réservée pour les repas. Toutes les précautions sont prises pour éviter les contaminations. À chaque repas la procédure suivante : masques, prise de température, nettoyage des mains, gants pour se servir, couverts à usage unique, plexiglas…
La formule buffet permet à chacun de manger soit à la japonaise, soit de façon plus classique, à l'européenne. Dans l'ensemble, on mange tôt pour se coucher tôt et se lever tôt en accord avec le rythme du soleil et pour anticiper sur les horaires de compétition.
Comment les athlètes gèrent-ils cette période d'attente ?
Nicolas Becker : Le groupe vit bien, et pourtant à vingt ce n'est pas une mince affaire. Le groupe a l'avantage de bien se connaître avec une moyenne de 4 stages nationaux et a minima 5 déplacements en équipe de France par saison depuis 2017.
Gwladys apporte son expérience à ceux qui n'ont jamais connu les Jeux et son partage est très précieux. Nous proposons des moments off comme le shooting photo devant le mont Fuji ou une séance de relaxation devant le lac dimanche après-midi. Ensuite il y a les soins kinés et les briefings pour compléter les journées qui sont bien remplies. Ce soir, nous avons eu un échange par visio avec les élus locaux avec lesquels nous avons pu échanger des cadeaux. Les enfants de la ville (750) nous ont chacun offert une carte dessinée et nous avons visionné une vidéo incroyable de toutes les classes donnant leurs encouragements en français. De quoi booster toute l'équipe!
Quand lèverez-vous le camp ? Combien vous faudra-t-il de temps pour rejoindre le village olympique ?
Nicolas Becker : Il y a 2h15 de route pour rejoindre le village paralympique en bus. Nos bonnes relations avec l'équipe municipale ont permis de valider un transport des vélos dans des véhicules de grandes capacités afin de ne pas avoir à remballer le matériel. Un gain de temps et d'énergie inestimable. Le transfert se fera mardi 24 août après une dernière séance à la carte le matin.
crédit photo : S.LIBICZ/F.F.TRI.