14 août 2024

JEUX PARALYMPIQUES PARIS : DERNIER STAGE DE PRÉPARATION POUR LES BLEUS À VICHY

Photos : FFTRI/Romain Glaudel

 

Les courses de Para triathlon des Jeux Paralympiques de Paris 2024 auront lieu les 1er et 2 septembre. Pour arriver au meilleur de leur forme lors de cette grande compétition planétaire, les sélectionnés français ont participé à un stage de préparation à Vichy. Responsable de l’équipe de France paralympique, Nicolas Becker nous en dit plus sur ce stage dans l’interview qui suit.

 

Combien de personnes participent à ce stage (athlètes et staff) ?

Au total 22 athlètes ont participé à ce stage de Vichy (dont les 21 sélectionnés) sur des durées individualisées allant de 8 à 19 jours. En plus de l'encadrement habituel de l'équipe de France, nous avons fait appel aux collègues les plus proches du projet et aux entraîneurs personnels.

On compte 10 techniciens, 1 médecin, 3 kinés, 1 mécanicien, 1 spécialiste de natation en eau libre, et d'autres encore qui ont contribué au bon déroulé de cette opération d'envergure, soit presque 20 personnes qui se sont relayées pour assurer un encadrement de qualité.

Nous avons eu la visite du manager de la performance paralympique pour L'Agence Nationale du Sport (ANS) qui est venu féliciter les paratriathlètes pour leur sélection et les encourager pour les Jeux.

Pourquoi avez-vous choisi Vichy pour ce dernier stage ?

L'équipe de France de Para triathlon était déjà à Vichy pour préparer Rio en 2026, puis Tokyo en 2021.

En 2023, avant le Test Event de Paris, nous avions déjà pu découvrir et apprécier la rénovation du CREPS avec des améliorations incroyables au niveau de l'hébergement, de la restauration, des installations pour l'entraînement et la récupération. À ce jour en période estivale on peut difficilement trouver un site en France qui coche autant de cases pour permettre le bon fonctionnement de notre équipe. Tous les sites d'entraînements sont à proximité immédiate et la structure très compacte de l'établissement permet de limiter les déplacements au quotidien.

Nous sommes super bien accueillis sur place par une équipe motivée et performante qui fait son maximum pour répondre à nos besoins, même à la dernière minute.

D'un point de vue géographique, c'est assez central: la plupart viennent en voiture pour limiter le risque lié à la casse de matériel dans les transports.

Quelle est la durée du stage ?

Le stage est organisé sur une durée totale de 3 semaines, du 29 juillet au 16 août, avec la possibilité pour les athlètes sélectionnés de venir 1, 2 ou 3 semaines.

Nous avons ciblé la semaine centrale du 4 au 11 comme étant propice pour regrouper l'ensemble de l'équipe qui sera présente à Paris.

Quel était l'état de forme des troupes à l'amorce de ce stage ?

Ce type de stage est qualifié de "stage terminal" car il permet d'ajouter une dernière touche d'intensité avec un renfort d'encadrement et de conditions pour optimiser la performance et la récupération.

Cela implique donc que la phase finale de préparation a déjà bien commencé en amont, dès la fin des compétitions de qualification entre mi-juin et fin juin en fonction des profils. Les sportifs ont pu choisir leur lieu privilégié pour l'entraînement en juillet, certains en altitude (Font Romeu pour Pierre-Antoine Baele ou Livigno pour Jules Ribstein) tandis que d'autres sont restés chez eux ou au sein des centres d'entraînement FFTRI (comme Elise Marc à Boulouris).

Nous avions demandé aux entraîneurs personnels de "soigner" les quelques jours avant de rejoindre Vichy pour garder une certaine dose de fraîcheur. Ils sont donc tous arrivés avec un niveau de forme très avancé, tout en étant prêts à jouer le jeu des journées bien remplies sur place.

Quel est l'objectif de ce stage ?

Toute l'année, notre objectif est d'accompagner au mieux nos meilleurs athlètes pour leur permettre d'exprimer leur potentiel. C'est le même objectif sur ce stage mais nous devions aussi les préparer à la spécificité des Jeux à Paris: le parcours, le fonctionnement, les formalités incontournables, etc. Le contexte n'a rien à voir avec les Championnats habituels et la majorité de l'équipe découvre ce niveau de compétition en 2024. Nous sommes là pour répondre aux interrogations et faciliter la gestion des nouvelles contraintes.

Compte tenu de l'effectif important, le défi lors des entraînements est de trouver le bon dosage entre les séances collectives et les séquences individualisées afin que chacun s'y retrouve et puisse tirer profit du travail en groupe. Je tiens à signaler que le niveau de relation avec les entraîneurs personnels est vraiment exceptionnel, on travaille ensemble de manière ouverte et constructive.

Quelle est la journée type du stage ? Outre l'entraînement, à quoi ont-ils droit ?

Les journées commencent généralement par une séance de natation. Nous disposons de 4 lignes de 50 m pendant 2 heures tous les matins.

Les sorties vélo sont programmées l'après-midi tandis que les entraînements de course à pied et de musculation clôturent alternativement les journées. 

Les soins kinés, la salle sensorielle et la balnéothérapie pour la récupération au quotidien (bains froids, jacuzzi, hammam, sauna) sont des éléments essentiels pour bien absorber la charge d'entraînement.

Une fois par semaine, l'équipe nage en eau libre sur le Lac d'Allier qui dispose d'un léger courant et permet de simuler les conditions de compétitions.

Nous bénéficions également d'un accord inestimable avec le site de Michelin Ladoux à Clermont Ferrand pour effectuer des séances de multi enchaînements sur un circuit fermé et sécurisé.

En dehors des entraînements, l'équipe a pu récupérer sa dotation LCS pour les Jeux et se plier aux essayages Berlutti.

Il y a également des temps dédiés pour la mécanique vélo, les réunions collectives ou encore le billard ou les parties de cartes.

A noter que l'équipe para des USA est également arrivée à Vichy sur la dernière partie du stage. Comme en 2023, nous partageons avec eux certaines séances et cela permet de sortir du cadre franco français. 

Ont-ils suivi attentivement les JO durant de ce stage ?

Oui, le suivi des compétitions olympiques est un élément incontournable de ce stage dont les dates coïncident parfaitement avec la quinzaine des JO. Les écrans de télévision, installés dans la salle de repas et dans la salle de réunion, ont permis de suivre en direct certaines finales.

Concernant les épreuves de triathlon, le planning a carrément été ajusté pour que l'équipe puisse les regarder en collectif avant d'aller à l'entraînement: le niveau de motivation était maximal !

Que feront-ils à l'issue de ce stage ?

Le prochain rendez-vous pour l'équipe est fixé à Paris. Avant cela, chacun va pouvoir disposer de quelques jours à la maison pour se ressourcer et récupérer.

Les sportifs ont la possibilité de venir à l'INSEP à partir du 22 août dans une sorte de village bis réservé aux Français(es) qui fera office de sas avant d'entrer réellement dans le bain des Jeux avec l'arrivée au village le mardi 27. Nous misons sur l'avantage d'être en France pour adapter au cas par cas les besoins. Pour les uns, le fait de pouvoir bénéficier des installations de l'INSEP pour passer les dernières séances de rappel d'allure à J-8 est un vrai plus. Pour d'autres, il s'agit de dormir quelques nuits supplémentaires à la maison pour faire le plein d'énergie. 

Dans tous les cas, le staff au complet sera présent autour des athlètes pour sécuriser la performance et s'assurer que les derniers jours se passent bien.

La confiance est-elle de mise quelques jours avant les Jeux Paralympiques ? Quels seront les objectifs de la délégation tricolore à Paris ?

Nous sommes vraiment focalisés sur le processus, à savoir être en mesure de bien vivre la dernière étape de préparation : individuellement et collectivement.

De ce point de vue, on peut déjà dire que le stage est une réussite car l'équipe s'est préparée comme jamais avec une bonne ambiance de groupe.

Si on regarde dans le rétroviseur (1 médaille de bronze à Rio en 2016 (Gwladys Lemoussu) et 2 médailles à Tokyo en 2021, le bronze pour Annouck Curzillat guidée par Céline Bousrez et l'or pour Alexis Hanquinquant), on considère que le fait d'augmenter le nombre total de médailles obtenues à chaque édition paralympique est déjà un bel objectif : mais c'est le contrat minimum 🙂 !

L'ANS a comptabilisé pour le Para triathlon français un potentiel de 5 médailles, dont 2 titres à Paris. En interne, nous estimons que l'équipe est en mesure de dépasser ces prédictions, notamment lorsqu'on s'appuie sur les résultats obtenus lors du Championnat du Monde 2023 et les compétitions de référence en 2024.

Nous sommes fiers de cette équipe de France qui a des ambitions légitimes.

Rendez-vous le 1er et le 2 septembre sur le Pont Alexandre III !