Jeux Paralympiques : Les Français ont livré une belle bataille en PTWC et PTS5
La première journée des épreuves de para triathlon des Jeux paralympiques de Tokyo avait comblé l’équipe de France avec deux médailles au palmarès. La seconde journée fut moins prolifique mais a elle aussi apporté quelques belles satisfactions.
Dans la catégorie fauteuil (PTWC), quatrième à Leeds cette saison, Ahmed Andaloussi (la Tribu 64) affichait un grand sourire à l’arrivée de sa course. Sixième après la natation et même huitième un temps pendant le vélo, il a su se battre pour grappiller plusieurs places et finir cinquième.
« Je nage mal. Du coup je me bats pour revenir en vélo et à pied, analyse-t-il. Je n’ai rien lâché. On est aux Jeux, ça donne des ailes. Je suis allé chercher tout ce que je pouvais aller chercher. C’est ma place. C’était solide devant. Je suis très content et très fier de ma course. Je remercie toute ma famille qui m’a soutenu, tous mes partenaires, toute l’équipe de France. Ça fait 20 ans que je me bats pour être aux Jeux et là, je viens de finir ma course. J’ai 49 ans, et si le physique me permet de continuer, bien sûr que je serai là. Paris. C’est chez nous ! »
Sixième des Mondiaux 2019 et 4e à Yokohama en début d’année, Alexandre Paviza n’est pas parvenu à s’inviter aux avant-postes. Septième après la natation, neuvième après le handbike, il finit au 10e rang. Sans surprise, la victoire est revenue au Néerlandais Jetze Plat, champion olympique en titre et déjà cinq fois champion du monde.
Dans la course féminine, remportée au terme d’une incroyable sprint par l’Américaine Kendal Gretsch, sixième après la natation, revenue coiffer sur la ligne l’Australienne Lauren Parker (championne du monde en titre), en tête toute la course à l’exception des trois derniers mètres, Mona Francis (Saint-Herblain Triathlon) a occupé quelques minutes la troisième place.
Septième après la partie natation, elle a en effet profité du handbike pour remonter jusqu’à la médaille de bronze virtuelle. Hélas, la partie course fauteuil l’a vue rétrograder jusqu’au sixième rang final.
« Je me sentais super bien, avance-t-elle. Nous avions eu les conditions parfaites pour arriver acclimatés. En natation, j’ai essayé de garder les pieds de l’Américaine qui gagne la course. Je sais que les filles sont meilleures que moi à pied, alors j’ai fait l’effort à vélo pour les rattraper. Mais je ne pensais pas creuser un tel écart et déposer le vélo en troisième position. Du coup, ça m’a fait des petites montées d’adrénaline. J’ai essayé de partir fort mais ça ne répondait pas à cause d’un petit souci avec mes gants mouillés. C’est la première fois que je me fais rattraper car normalement, je suis déjà derrière. C’est frustrant. C’est une étape à passer avant de passer un jour la ligne d’arrivée sur le podium. »
Dans la catégorie PTS5, médaillée de bronze à Rio, Gwladys Lemoussu n’a pu renouveler sa performance. Dans un contexte qu’elle savait très relevé, la sociétaire de Saint-Jean-de-Monts Vendée Triathlon n’a pas réussi à se mêler à la lutte pour les médailles.
" Je suis forcément déçue car la 6e place n’est pas celle que j’espérais, explique-t-elle. J’ai beaucoup travaillé depuis 5 ans mais aujourd’hui j’ai vraiment subi la course. Malgré une bonne natation, je sors déjà à une minute des filles. Dès que je pars à vélo, je sens que ça va être compliqué pour moi. J’ai essayé de rouler. Mais j’étais un peu perdue, je me demandais ce que je faisais là. Mais je voulais finir coûte que coûte. C’était une promesse. Je finis le vélo comme je peux et à pied, j’ai un point de côté dès le début. Du coup, souffrance pendant cinq kilomètres, sous la chaleur. Ce fut une course compliquée pour moi, mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je vais faire le point et on verra par la suite. Il va falloir que je me remobilise et puis Paris 2024, pourquoi pas."
Chez les hommes, sorti de l’eau avec 3’01’’ de retard, Yannick Bourseaux n’a jamais pu revenir. Victime d’un accident le 26 juin (en tête d’un triathlon, il avait été renversé par la moto ouvreuse), l’expérimenté tricolore qui disputait ses quatrièmes Jeux olympiques (Turin et Sotchi en biathlon, Rio en paratriathlon) semblait être revenu à son potentiel mais n’a pu l’exprimer dans la course du jour.
Nicolas Becker, entraineur national para triathlon, dresse un bilan positif des Jeux Paralympiques de Tokyo :
"Avec l’or d’Alexis Hanquinquant (PTS4) et le bronze d’Annouck Curzillat et de sa guide Céline Bousrez (PTVI), l’équipe de France de para triathlon a su apporter sa contribution au tableau des médailles de la délégation française. « Nous sommes dans l’objectif de deux médailles, . Nos athlètes étaient prêts. La préparation que nous avions mis en place, avec les stages et les différents rassemblements, a été la bonne. Tous les paramètres étaient au vert. La plupart des sélectionnés ont réussi à se sublimer à la hauteur de ce que demande un événement comme les Jeux paralympiques. Nous avons bien sûr eu la confirmation d’Alexis. Il était là pour gagner, il l’a fait. Il a des ambitions et il les assume. J’avais présenté les autres comme des outsiders de luxe qui pouvaient aller chercher le bronze. Au regard de la concurrence, nous savions qu’il était difficile d’espérer mieux. Annouck a décroché le gros lot. C’est une belle histoire car à la base, elle n’aurait pas dû être là. Nous avons demandé une invitation et elle l’a obtenue. Cette médaille va lui faire prendre conscience de son potentiel. Elle qui trouvait déjà incroyable d’être ici repart avec une médaille. Et en plus elle a encore une marge de progression. Pour d’autres comme Thibaut (Rigaudeau), Mona (Francis), Ahmed (Andaloussi) ou encore Antoine (Pérel), ils n’ont aucun regret à avoir. Ils ont réalisé leur course mais ce sont les Jeux et le niveau est très élevé.
D’une façon plus globale, tout le monde est content. L’équipe a été très soudée et a partagé beaucoup de choses. Ils ont tous le sentiment d’avoir participé à quelque chose de grand. "