Emilie Morier a tout donné sur le Test Event de Tokyo – 15 août 2019
On attendait des conditions climatiques difficiles sur ces 4 jours de compétitions, ce fut un baptême du feu pour les filles. Certes, la chaleur et l’humidité pesaient déjà à 5h30 du matin comme attendu, mais les températures étaient annoncées trop chaudes à partir de 9h du matin au moment de la course à pied, l’ITU a donc décidé de raccourcir le parcours de moitié comme le veut la règle. Une sage décision sans doute comme en témoigne l’état des filles sur la ligne d’arrivée, toutes à bout de force…
Des conditions difficiles
« On finit comme si c’était un Ironman ! », les mots d’Emilie Morier juste après la ligne d’arrivée traduisent bien l’état et la souffrance des filles après une course très éprouvantes. Pourtant parties sous une grisaille orageuse à 7h30, les 65 concurrentes en quête de billets et de repères olympiques ont subi la montée de la température tout au long de l’épreuve. Sur ce format CD raccourci (1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied réduit à 5 km), la température a très vite dépassé les 30 degrés, poussant les organismes a l’extrême. Du côté des françaises, la semaine d’acclimatation précédent la compétition a permis de partir avec un peu plus de sérénité même si les conditions étaient encore très compliquées à gérer.
À la sortie de la natation, c’est la britannique Jessica Learmonth qui est la plus rapide , Cassandre Beaugrand arrive elle sur l’aire de transition en 16ème position avec 25 secondes de retard, Émilie Morier est 24ème à 15 secondes de Cassandre, Léonie Périault est 28ème et Sandra Dodet est en difficulté à la 53ème place.
Les 40 kilomètres de vélo qui suivent vont répartir nos tricolores dans 3 groupes différents, mais aucune dans le groupe de tête.
Cassandre et Émilie se placent dans le groupe de chasse à 1 petite minute de Flora Duffy qui prend les commandes à l’avant. Dans le 3ème groupe, on retrouve Léonie qui prend plus de 2’30 de retard sur la tête, Sandra elle suit dans le 4ème groupe encore 30 secondes derrière.
Mais la moins chanceuse de la partie est bien l’américaine Katie Saferes. La numéro 1 mondiale chute très tôt dans la course et abandonne, de quoi relancer le suspense dans le groupe des leadeurs où sa compatriote Taylor Spivey et l’italienne Alice Betto se passent le relais, toujours aux côtés de Flora Duffy.Derrière ces meneuses, les écarts se creusent et le groupe de chasse de Cassandre et Émilie finit par compter 1’40’’ de retard.
Emilie a tout donné, Léonie a tout tenté
Le podium est bel et bien inaccessible pour les françaises, c’est donc une lutte contre le classement et contre les conditions qui commencent avec la course à pied. Car le soleil s’ajoute à la chaleur, de quoi conforter la décision de réduire le parcours à 5 km. La plus rapide sur cette partie est la britannique Vicky Holland avec un chrono de 16’30’’.
Mais ce sont 2 autres anglaises qui franchissent la ligne d’arrivée en tête : Jessica Learmonth et Georgia Taylor-Brown s’imposent main dans la main, devant Flora Duffy. Une attitude qui sera réprimandée par les arbitres selon la règle : « les athlètes qui terminent en situation d’égalité, où aucun effort n’a été fait pour séparer leur chrono à l’arrivée, seront disqualifiés ».
Une sentence appliquée dans ce cas précis, permettant à Fora Duffy de s’imposer devant Alice Betto et Vicky Holland.
Côté tricolores, Émilie Morier n’a rien lâché malgré un vélo difficile et parvient à prendre la 12ème place officielle 2’ derrière la grande gagnante du jour.
Léonie Périault parvient à faire une très belle CAP en 17’04, 6ème meilleure temps de la discipline. Elle termine à la 20ème place, au coude à coude avec Cassandre Beaugrand (19ème) qui a subi cette fin de course et finit exténuée. Sandra Dodet prend la 38ème place.
Ce Test Event a donc très bien porté son nom sur cette course où les filles ont découvert beaucoup de choses… et ont pu prendre de l’expérience en attendant le relais mixte de dimanche, qui permettra d’obtenir des billets pour l’année prochaine en cas de victoire.
Émilie Morier : « Dans ces conditions on ne cherche qu’une seule chose, c’est finir la course et arrêter de subir cette chaleur. Le corps surchauffe et on se retrouve bloqué à une allure sans pouvoir gérer. Je n’ai jamais fait une course aussi dure, au début du vélo j’ai surchauffé et j’ai dû mettre 4 tours à récupérer et à me replacer. J’étais à peine lucide mais n’ai pas craqué et j’y suis allée au mental. Sur la course à pied je me suis dit qu’il fallait que j’essaie de marcher au début, mais je suis partie en courant et me suis vite retrouvée bloqué à 15 km/h. C’était pour tout le monde pareil et je suis quand même contente de ma performance car c’est la 1ère fois que je fais une course sous une telle chaleur. »
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Revivez la course sur la chaîne L’ÉQUIPE le 15/08 à 11h30