Championnats du monde de triathlon Longue Distance Samorin : Chances sérieuses de podiums pour les Bleus
Photo : Activ'images
Une longue histoire d’amour unit le triathlon français et le championnat du monde Longue Distance World Triathlon (anciennement ITU). Avec 30 médailles au compteur dont 10 en or, la France est en tête du classement des nations, en prenant en compte les résultats depuis 1994.
Chez les hommes, elle a réalisé le triplé en 2007 et le doublé en 2008, 2014 et 2016. Six athlètes Français (3 hommes et 3 femmes) ont été sélectionnés pour l’édition 2022 qui aura lieu ce dimanche à Samorin (Slovaquie). Les chances de podium sont réelles, tant chez les femmes que chez les hommes.
Côté féminin, Manon Genêt, qui avait décroché le titre de vice-championne du monde l’an passé, essaiera de prendre sa revanche sur la Néerlandaise Sarissa De Vries.
La lutte pour la victoire ne devrait pas se circonscrire entre ces deux athlètes.
Deux Britanniques, au palmarès long comme le bras, auront, elles aussi de grandes ambitions sur cette épreuve : Lucy Charles et Emma Pallant.
La première nommée collectionne les podiums lors des différents Mondiaux du circuit Ironman : or sur le 70.3 en 2021, argent sur Ironman en 2017, 2018 et 2019.
Quant à Emma Pallant qui a terminé 5e des derniers championnats du monde Ironman 70.3, elle a déjà été sacrée dans deux autres disciplines : en duathlon en 2015 et en 2016, en aquathlon en 2017.
A noter également la présence de la vice-championne olympique de Londres Lisa Norden.
Deux autres Françaises figurent parmi les engagées : Alexia Bailly et Marjolaine Pierré. Chacune dispose d'atouts lui permettant de briguer un bon classement.
Chez les hommes, les trois Bleus qui figurent dans la start-list ont de réelles chances de médailles. Très brillant sur le circuit WTCS ces dernières semaines (2e du championnat d’Europe à Munich, titre mondial en relais mixte à Montréal, 5e de la WTCS à Yokohama), le représentant de l'Armée des Champions Pierre Le Corre sera de nouveau sur le pont. En remportant l’Ironman 70.3 des Sables d’Olonne, le Sablais a prouvé qu’il pouvait également être compétitif sur le format Longue Distance.
Habitué à briller sur le circuit Ironman depuis de nombreuses années (il s’est qualifié à plusieurs reprises pour Hawaii), Denis Chevrot fera lui aussi, à 34 ans, ses débuts sur cette compétition mondiale. Cette année, il a réalisé un exploit en devenant champion d’Europe Ironman à Francfort. Lors de cette même course, Denis avait à ses côtés sur la 3e marche du podium un compatriote qu’il retrouvera sur sa route en Slovaquie, Clément Mignon. Celui-ci a lui aussi goûté aux joies du succès cette saison, triomphant lors de l’Ironman 70.3 d’Aix.
Les principaux rivaux des Français seront l’Espagnol Pablo Dapena Gonzalez (2e en 2019 et 6e l’an passé), le Sud-Africain Jamie Riddle (6e des Jeux du Commonwealth et 15e de la WTCS de Hambourg), l’Autrichien Thomas Steger (5e l’an passé), l’Australien Tim Reed (champion du monde Ironman 70.3 en 2016) et le Hongrois Gabor Faldum (16e de la WTCS de Hambourg).
PROGRAMME
Dimanche 21 août
9 h : départ course masculine
9h10 : départ course féminine
FORMAT DE LA COURSE
2 km de natation - 80 km de vélo - 18 km de course à pied
INTERVIEW DE NICOLAS BILLARD (CTN responsable de l'équipe de France Longue Distance de Triathlon)
Sur quels critères ont été sélectionnés les athlètes ?
Nicolas Billard : Les athlètes sont sélectionnés pour leur capacité à être médaillables sur l'épreuve. L'ensemble des résultats sur les épreuves longue distance est étudié, avec une attention particulière sur les derniers championnats du monde.
Quels seront les objectifs de la délégation française ? Quelles seront nos meilleures chances ?
Nicolas Billard : L'objectif sera de figurer sur les podiums. Avec un effectif de 3 femmes et 3 hommes au départ, nos chances sont sérieuses.
Chez les femmes, Manon Genet est la plus expérimentée sur le circuit, elle avait obtenu la seconde place l'an dernier, et la 4ème place en 2019. Elle tentera de faire au moins aussi bien cette année.
Du côté des hommes, les 3 français seront probablement très surveillés. Pierre Le Corre enchaîne les performances depuis plusieurs semaines. Depuis fin juin, il est devenu champion du monde de relais mixte, a remporté l'Ironman 70.3 des Sables d'Olonne et vient de s'adjuger la seconde place aux championnats d'Europe de Munich sur format M.
Peux-tu succinctement me décrire le parcours de chacune des disciplines ?
Nicolas Billard : Le format de course est celui développé par le PTO d'une longueur totale de 100 km. La partie aquatique est constituée d'un aller-retour de 2 km dans le Danube. A vélo, il s'agit également d'un aller-retour de 80 km sans aucune difficulté. Et les athlètes finiront par 4 tours de 4,5 km à pied, soit 18 km. Le parcours est particulièrement rapide.
INTERVIEWS D'ATHLETES
DENIS CHEVROT
Peux-tu nous rappeler succinctement les principales lignes de ton palmarès ?
Denis Chevrot : J’ai commencé le triathlon pour faire un Ironman et depuis je cours principalement sur ce circuit. J’ai cinq victoires sur Half, et trois sur full dont dernièrement l’Ironman de Francfort.
Pourquoi as-tu souhaité participer à ce championnat du monde de Triathlon Longue Distance ? Sera-ce ta première participation à une compétition de World Triathlon ?
Denis Chevrot : C’est effectivement ma première participation à une compétition World Triathlon. J’ai toujours voulu participer à une épreuve avec l’équipe de France, le calendrier ou la distance ne s’y prêtait pas jusqu’à cette année. Ce championnat est bien placé avant l’Ironman d’Hawaii et la distance permettra au corps de récupérer rapidement.
As-tu analysé le parcours des différentes disciplines ? Si oui, qu'en penses-tu ?
Je vais reconnaître les parcours avant l’épreuve, j’en saurai plus à ce moment-là. Si l’on se fie aux résultats des années précédentes, la partie vélo a l’air très rapide, la course à pied moins. La natation se fera dans le Danube. Een fonction du sens, il faudra bien se placer pour jouer avec le courant.
Quel objectif te fixes-tu pour cette épreuve ? Quels seront tes principaux atouts ?
Denis Chevrot : J’espère atteindre une puissance en vélo et une vitesse à pieds jamais réalisées jusqu’à présent en course.
Quels adversaires crains-tu le plus ?
Denis Chevrot : C’est un format, 2/80/18 qui sera propice aux athlètes rapides et donc ceux venant du Court distance auront une belle carte à jouer.
ALEXIA BAILLY
Peux-tu nous rappeler succinctement les principales lignes de ton palmarès ?
Alexia Bailly : Sur le Longue Distance, cette année, j’ai terminé à la 2e place lors des 70.3 Pays d’Aix et des Sables. L’an passé, j’ai pris la 4e place des championnats de France distance L.
Sur le court, j’ai été sacrée championne de France Junior en 2011
Pourquoi as-tu souhaité participer à ce championnat du monde de Triathlon Longue Distance ?
Alexia Bailly : Quand j'ai vu en début d'année que le Championnat du monde aurait lieu sur un format 100 km (plus court que d'habitude), je me suis dit que ça me convenait parfaitement et que ça serait un très bel objectif à préparer cet été. Et puis c'est incroyable, de représenter la France et de courir en bleu-blanc-rouge !
As-tu analysé le parcours des différentes disciplines ? Si oui, qu'en penses-tu ?
Alexia Bailly : A part pour le courant dans le Danube, c'est une course sans relief et très rapide. ll faudra être aéro sur le vélo et bien gérer ses allures. Avec seulement 80 km à vélo et 18 km à pied, je pense qu'il ne faudra pas avoir peur de partir vite et prendre des risques.
Quel objectif te fixes-tu pour cette épreuve ? Quels seront tes principaux atouts ?
Alexia Bailly : Ce sera une première pour moi à ce niveau de compétition. J’essaye de ne pas trop me mettre la pression du résultat. J'aimerais réaliser une course pleine à mon niveau et être capable de jouer avec la dynamique de course. Je dirais que mes atouts sont ma régularité et mon adaptabilité aux profils et aux circonstances de course.