15 mars 2023

CHAMPIONNAT D’EUROPE DE DUATHLON CAORLE : NOUVELLE PLUIE DE MÉDAILLES ATTENDUE POUR LES BLEUS

Photos : World Triathlon

 

La saison internationale de duathlon démarre ce samedi à Caorle-Venise (Italie) par le championnat d’Europe. La sélection tricolore qui se présentera sur la ligne de départ comptera sept athlètes (cinq hommes et deux femmes) bien décidés à réaliser une nouvelle moisson luxuriante de médailles.

 

Sept breloques sur les neuf mises en jeu. L’équipe de France masculine de duathlon avait réalisé une véritable razzia en 2022 lors des trois grands rendez-vous internationaux de l’année. Cerise sur le gâteau, trois médailles d’or étaient tombées dans son escarcelle (championnat d’Europe et Jeux Mondiaux pour Maxime Hueber-Moosbrugger, championnat du monde pour Krilan Le Bihan).

 

On retrouvera ces deux garçons lors de ce premier acte de la saison. L’un comme l’autre sont bien décidés à être le sixième français consécutif à décrocher le titre européen (cf palmarès ci-dessous).

L’an passé, Maxime Hueber-Moosbrugger avait damé le pion à son compatriote Benjamin Choquert qui n’était autre que le triple tenant du titre. Deuxième des trois grandes compétitions internationales l’an passé, ce dernier aimerait enfin retrouver les joies de la plus haute marche du podium.

Champion du monde en 2021, Nathan Guerbeur a fini au pied du podium du championnat d’Europe l’an passé. Le Messin aimerait bien gagner un, voire plusieurs rangs, pour remonter de nouveau sur la boîte. 

Cinquième Bleu engagé, Valentin André, qui avait terminé 5e l’an passé, essaiera, de son côté, d'améliorer sa performance. 

Le danger pour la France devrait venir une nouvelle fois de la Belgique. 

Troisième des deux précédentes éditions, Arnaud Dely sera sans doute l’adversaire numéro un. Quatrième des championnats du monde, le Belge Thibaut De Smet sera également à surveiller de près. 

Attention aussi au jeune Anglais Hugo Milner, très à l'aise à pied, qui avait été disqualifié à Bilbao alors qu'il jouait le podium. A noter également la présence sur la start-list du triple champion du Monde de triathlon Mario Mola.

 

Côté féminin, deux Françaises figurent sur la start-list.

Médaillée d’argent lors des deux précédentes éditions, Marion Legrand compte bien poursuivre sur la lancée même si elle a été blessée durant l’hiver. 

De son côté, Marion Le Goff, qui progresse de course en course, essaiera d’améliorer sa performance de l’an passé (5e). 

Les principales rivales des Françaises seront l'Italienne Giorgia Priarone, championne d'Europe en titre et la Belge Maurine Ricour, vainqueur des Jeux mondiaux en 2022

A noter également la présence de l'Autrichienne Lisa Perterer, championne d'Europe de duathlon 2020 et 20e de la première manche de la WTCS à Abu Dhabi il y a 15 jours et de la Hongroise licenciée à Metz, Zsanett Bragmayer.

 

FORMAT DES COURSES 

 

5 km de course à pied (2 tours de 2,5 km), 20 km de vélo (4 tours de 5 km) et 2,5 km de course à pied (1 tour de 2,5 km)

 

PROGRAMME

Départ course féminine : 16 h

Départ course masculine : 17 h

 

INTERVIEW DE DAVID MANGEL

Adjoint au Directeur Technique National

 

Sur quels critères la sélection s'est-elle faite sachant qu'il n'y a eu aucune course depuis le début de saison ?

Compte tenu du calendrier international 2023, la sélection a été faite de manière quasi exclusive sur la base des résultats internationaux 2022. Le fait d'être champion d'Europe en titre et/ou d'avoir terminé sur le podium des Championnats du Monde 2022 constituait un critère d'accès "de droit". Ce qui explique que l'on retrouve l'effectif qui était présent lors des derniers Championnats d'Europe de Bilbao avec le retour en sélection de Krilan LE BIHAN, Champion du monde 2022, qui n'avait pu honorer sa sélection pour les Europe. Il est en effet dommageable de ne pas pouvoir s'appuyer sur les premières échéances nationales 2023 et en particulier le championnat de France (comme ce fut le cas l'an passé) et cela laisse donc peu de place pour d'autres athlètes. Malheureusement, nous ne maîtrisons pas le calendrier international qui est très fluctuant d'une année sur l'autre.

Connais-tu la difficulté des parcours qui seront proposés aux concurrents ?

C'est du grand classique désormais: 2 x 2,5 km pour la première course à pied, 4 x 5 km pour le vélo et 1 boucle finale de 2,5 km pour la 2ème course à pied. Les circuits sont totalement plats. A vélo, cela sera assez technique avec pas mal de virages et donc autant de relances et une partie en bord de mer où le vent aura sans doute son mot à dire. 

Quels seront les objectifs de la délégation française ? Dans quel état de forme se trouvent les athlètes ?

Pas d'autre objectif que d'obtenir le titre, tant chez les femmes que chez les hommes et à minima le podium. Toutes et tous, à l'exception de Marion Le Goff et Valentin André qui honoreront seulement leur troisième sélection, ont déjà été médaillés à l'international. Au regard des résultats exceptionnels obtenus en 2022, nous ne pouvons pas viser moins que le podium. Et même s'il n'y a que 3 places, toutes et tous ont les armes pour y prétendre.

Quels seront les principaux rivaux des Français ?

Chez les femmes, un beau plateau est annoncé et la course devrait être assez ouverte avec pas mal de filles aptes à jouer les premiers rôles. Il faudra notamment se méfier de l'Italienne Giorgia Priarone, championne d'Europe en titre, et de la Belge Maurine Ricour, vainqueur des jeux mondiaux en 2022. A noter également la présence de l'Autrichienne Lisa Perterer, Championne d'Europe de duathlon 2020 et 20ème de la première manche de la WTCS à Abu Dhabi il y a 15 jours et de la Hongroise licenciée à Metz Zsanett Bragmayer.

Chez les hommes, les principaux adversaires des français devraient être les belges Arnaud Dely (3ème à Bilbao) et du jeune Thibaut De Smet (4ème des championnats du Monde l'an passé) mais également du jeune Anglais Hugo Milner, très à l'aise notamment à pied et qui avait été disqualifié à Bilbao alors qu'il jouait le podium. A noter également la présence sur la start-list du triple champion du Monde de triathlon Mario Mola.

 

La sélection pour les championnats du monde qui auront lieu six semaines plus tard sera-t-elle identique ?

Il n'est pas possible de le dire dès à présent puisque la sélection sera officialisée le 22 mars prochain. Les résultats obtenus à Caorle auront forcément un impact sur la sélection pour le Championnat du Monde.

 

 

INTERVIEW D’ATHLÈTES 

 

KRILAN LE BIHAN 

Champion du monde 2022

 

A froid, comment analyses-tu ta saison 2022 ?

 

Je suis partagé sur ma saison 2022. D'un côté, j'ai parfaitement répondu présent sur les 2 objectifs de l'année : montrer l'état de forme aux Championnats de France de duathlon avec une 2e place synonyme de qualification aux championnats du monde où je suis allé conquérir le titre.

Mais d'un autre côté, des soucis de santé m'ont écarté du sport sur la 2e partie de saison. Je n'ai pas pu défendre mes chances sur les championnats d'Europe ni finir la saison comme je l'aurais souhaité. On retiendra quand même le principal de cette saison : le plus beau des titres est à la maison !

Comment s'est passée ta préparation hivernale ?

Cette année, la préparation hivernale n'a pas été évidente. J'ai voulu me faire plaisir sur le championnat de France de Bike and Run à la maison en novembre dernier sur lequel nous avons pu réaliser un triplé palaisien sur la course homme. Mais les difficultés de l'automne m'ont quand même beaucoup retardé dans ma préparation hivernale. Maintenant, tout cela est derrière moi. J’ai bien travaillé depuis janvier pour rattraper le temps perdu. Sans avoir pu aller chercher de temps de référence sur 10 km et semi-marathon comme j'aurais aimé le faire, je me suis vite tourné vers la préparation de cette course pour pouvoir honorer au mieux cette sélection et faire briller les couleurs de la France.

Si la préparation n'est donc pas aussi optimale qu'elle aurait pu l'être, les signaux sont au vert et je donnerai tout pour essayer d'aller chercher la meilleure place possible.

Comment as-tu fait pour compenser pour l'absence de compétitions de duathlon avant ce championnat d'Europe ?

Les championnats d'Europe 2020 à Punta Umbria avaient aussi eu lieu très tôt dans la saison, et je me souviens avoir été un peu stressé par le fait de ne pas avoir pu effectuer de courses avant. Pourtant, le résultat avait été là avec une 2e place chez les Élites et le titre chez les espoirs. 

Cette année, la météo n'a pas joué en ma faveur puisqu'il a été difficile de sortir le vélo de route dans cette préparation, mais plusieurs gros multi-enchaînements avec le home-trainer m'ont permis de réviser un peu l'épreuve. La saison des cross m'a aussi permis de mettre quelques dossards et d'aller chercher de la confrontation pour pouvoir me dépasser à pied et revenir au niveau.

Le fait de courir sur un format Sprint (contrairement au championnat du monde) est-il un avantage ou un inconvénient pour toi ?

Je dirais que je préfère le format M, mais ma préparation raccourcie me fait dire qu'un S me correspondra sans doute mieux. Réponse samedi prochain !

Tu as été champion du monde mais pas encore champion d'Europe. Quels seront tes atouts pour décrocher ce titre ? Qui crains-tu le plus pour la victoire ? 

Comme chaque année, l'équipe de France arrive très compétitive avec des athlètes en mesure d'aller tous chercher le titre. Chacun d'entre eux a montré cet hiver un niveau exceptionnel. Je pense notamment à Valentin André qui a sorti une très belle course lors des LIFA de cross.  Il ne faudra pas non plus oublier que nous ne serons pas sur les championnats de France, et nous méfier tout particulièrement des Espagnols, qui ont l'habitude de performer en duathlon, mais aussi et surtout des Belges, qui avaient tenté une stratégie collective aux derniers championnats du monde.

Enfin, il y aura quand même un athlète qui fera figure de "favori" ou au moins d'épouvantail sur cette course, c’est l'Espagnol Mario Mola. Je garde toujours en tête le sprint des championnats d'Europe 2020 face à Alistair Brownlee. Alors si un sprint avec Mario Mola peut me permettre d'aller chercher le titre européen, je signe tout de suite !

 

MARION LE GOFF

5e du championnat d’Europe l’an passé

 

Comment s'est passée ta préparation hivernale ?

Depuis cet hiver, je suis entraînée par Benoît Nicolas pour la partie vélo. On a beaucoup travaillé sur mes points faibles. J’ai fait beaucoup plus d'intensité que les années précédentes. En course à pied et à vélo, l'hiver s'est bien déroulé, sans pépin physique, ce qui m'a permis d'enchaîner les séances correctement. 

Comment as-tu fait pour compenser l'absence de compétitions de duathlon avant ce championnat d'Europe ?

J'ai effectué toute la saison de cross depuis janvier pour ne pas perdre l'intensité des courses. À vélo, on a fait des séances de simulation de course avec beaucoup de changements d'allure comme en duathlon. Nous sommes également partis en stage fin janvier à Monte Gordo avec l'équipe de France, ce qui m'a permis de réaliser un bon bloc d'entraînement. 

Le fait de courir sur un format Sprint (contrairement au championnat du monde) est-il un avantage ou un inconvénient pour toi ?

Je dirais que ça m'avantage puisque je suis encore nouvelle sur les courses à l'international. Je n'ai eu qu'une expérience sur format M l'année dernière aux Mondiaux. Je m'étais surprise sur le premier 10 km mais j'avais eu des crampes sur la 2e partie de course. Je ne sais pas si c'était dû au manque d'expérience sur ce format ou aux conditions météo. Les formats sprints me conviennent car c'est ce qu'on a toute l'année lors des D1. 

Tu as terminé 5e de cette épreuve l'an passé. Penses-tu être en mesure de viser le podium cette année ?

J’ai forcément envie de viser plus haut cette année, ce ne sera pas honnête de dire que je n'y pense pas.

 

LES PODIUM DES DIX DERNIÈRES ANNÉES 

 

2022 : 1 Maxime Hueber-Moosbrugger (Fra) 2 Benjamin Choquert (Fra) 3 Arnaud Dely (Bel)

2021 : 1 Benjamin Choquert (Fra) 2 Genis Grau (Esp) 3 Arnaud Dely (Bel)

2020 (*)  : 1 Benjamin Choquert (Fra) 2 Krilan Le Bihan (Fra) 3 Alistair Brownlee (Gbr)

2019 : 1 Benjamin Choquert (Fra) 2 Emilio Martin (Esp) 3 Angelo Vandecasteele (Bel)

2018 : 1 Yohan Le Berre (Fra) 2 Benjamin Choquert (Fra) 3 Emilio Martin (Esp)

2017 : 1 Emilio Martin (Esp) 2 Benoît Nicolas (Fra) 3 Yohan Le Berre (Fra)

2016 : 1 Jorik Van Egdom (Ned) 2 Benoît Nicolas (Fra) 3 Yohan Le Berre (Fra)

2015 : 1 Benoît Nicolas (Fra) 2 Emilio Martin (Esp) 3 Philip Wylie (Gbr)

2014 : 1 Rob Woestenborghs (Bel) 2 Benoît Nicolas (Fra) 3 Philip Wylie (Gbr)

2013 : 1 Bart Aernouts (Bel) 2 Rob Woestenborghs (Bel) 3 Andy Sutz (Sui)

 

Nombre de médailles pour la France : 6 en or, 6 en argent et 2 en bronze (soit un total de 14)

 

* Arrivé en 2e position, le Canadien Tyler Mislawchuk ne concourrait pas pour le championnat d’Europe 

 

Femmes

 

2022 : 1 Giorgia Priarone (Ita) 2 Marion Legrand (Fra) 3 Maurine Ricour (Bel)

2021 : 1 Audrey Merle (Fra) 2 Marion Legrand (Fra) 3 Ann Uiterkamp (Ned)

2020 : 1 Lisa Perterer (Aut) 2 Beth Potter (Gbr) 3 Jocelyn Daniely Brea Abreu (Esp)

2019 : 1 Irene Loizate Sarrionandia (Esp) 2 Sandrina Illes (Aut) 3 Sonia Berajano (Esp)

2018 : 1 Sandra Levenez (Fra) 2 Sandrina Illes (Aut) 3  Irene Loizate Sarrionandia (Esp) 

2017 : 1 Sandra Levenez (Fra) 2 Margarita Garcia Canellas (Esp) 3 Lucie Picard (Fra)  

2016 : 1 Giorgia Priarone (Ita)  2 Lisa Sieburger (Ger) 3 Sandra Levenez (Fra)

2015 : 1 Sandra Levenez (Fra) 2 Sara Dossena (Ita) 3 India Lee (Gbr) 

2014 : 1 Katie Hewison (Gbr) 2 Andrea Mayr (Aut) 3 Sandra Levenez (Gbr)

2013 : 1 Lucy Gossage (Gbr) 2 Eva Nyström (Swe) 3 Jenny Schulz (Ger)

 

Nombre de médailles pour la France : 4 en or, 2 en argent et 3 en bronze (soit un total de 9)