TOUS LES COMPTEURS SONT AU VERT POUR LA FÉDÉRATION TAHITIENNE DE TRIATHLON
Photos : Fédération Tahitienne de Triathlon
Lors des derniers Jeux du Pacifique, la Fédération tahitienne de Triathlon, qui est en convention avec la FFTRI depuis 2007, a réalisé une véritable razzia en décrochant 10 médailles dont 5 en or.
Dans l’interview qui suit, Rémy Ségard, Directeur technique de la FTT, revient sur cette compétition et fait le point sur le développement du Triathlon dans cette magnifique île de la Polynésie française.
Quand la Fédération Tahitienne de Triathlon a-t-elle été créée ?
Rémy Ségard : L’histoire du Triathlon à Tahiti commence en octobre 1986, date à laquelle une compétition internationale a été lancée à Moorea. Ce triathlon pionnier adoptait un format original avec 2,5 km de natation, 60 km de vélo et 15 km de course à pied.
En 1989, outre le Triathlon International de Moorea, huit épreuves locales ont été organisées à Tahiti, rassemblant entre 70 et 80 participants à chaque compétition.
Cette croissance a conduit à la nécessité de structurer le triathlon. En avril de cette année-là, la Fédération Tahitienne de Triathlon a été créée, précédant l’officialisation de World Triathlon, autrefois connu sous le nom d'I.T.U, en juin 1989 et de la Fédération Tahitienne de Triathlon (FFTRI) en octobre 1989.
Combien de licenciés compte-t-elle à ce jour ?
Rémy Ségard : Actuellement, la Fédération Tahitienne de Triathlon compte plus de 415 licenciés répartis dans 7 clubs, dont un sur l’île de Moorea. Ce nombre représente un ratio deux fois plus élevé par rapport à la population totale de l'île, environ 280 000 habitants, que celui observé en métropole.
De plus, afin de permettre à des non-licenciés de prendre part à l'une des 16 manifestations sportives inscrites au calendrier 2023, plus de 1 500 licences à la journée ont été émises.
L'événement majeur qui attire le plus grand nombre de triathlètes est le Triathlon des entreprises, organisé chaque 1er mai. Cette compétition rassemble jusqu'à 1 000 participants sur une épreuve au format XS. Sa popularité est telle que la plupart des entreprises y prennent part, et il est officiellement reconnu comme un événement majeur inscrit au calendrier des grandes manifestations du pays. En 2023, le président de la FFTRI, M. Cédric Gosse, ainsi que le Directeur Technique National, M. Benjamin Maze, ont pris part à cet événement à la suite des travaux d’évolution de la convention de partenariat entre les deux fédérations.
Quelques chiffres :
- environ 80% de licences renouvelées chaque année
- 170 femmes licenciées, soit environ 41% sur l’effectif total.
- 140 jeunes licenciés, soit environ 34% sur l’effectif total.
Ce nombre est-il en progression ?
Rémy Ségard : Depuis 2018, ce nombre a connu une forte hausse en dépit de la crise sanitaire traversée. Malgré ces difficultés, la Fédération Tahitienne de Triathlon a vu ses membres augmenter de plus de 23 % sur une période de 6 ans, passant de 320 licenciés en 2018 à 415 en 2023.
Combien de jeunes dénombre la Fédération Tahitienne de Triathlon ?
Rémy Ségard : En 2023, la Fédération Tahitienne de Triathlon compte 140 jeunes licenciés (52 filles et 88 garçons), soit environ 34 % de l’effectif total.
Combien y a-t-il d'écoles de Triathlon ?
Rémy Ségard : En 2023, la Fédération Française a reconnu cinq écoles de triathlon, conformes aux critères d'éligibilité des écoles françaises de triathlon. Parmi celles-ci, une possède 2 étoiles, trois ont obtenu 2 étoiles, tandis qu'une nouvelle école fraîchement créée sur l'île de Moorea n'a obtenu que la labellisation officielle cette année.
Quels sont les liens entre la Fédération Tahitienne et la FFTRI ?
Rémy Ségard : Depuis 2007, une convention a été signée entre les deux Fédérations. Cette convention a pour objectif d'accompagner et d'aider au développement de la Fédération Tahitienne de Triathlon. À ce titre, la FFTRI reconnaît mon poste de directeur technique fédéral comme les mêmes missions et prérogatives qu'un conseiller technique de ligue (CTL) de la FFTRI.
En avril 2023, après la visite du Président de la FFTRI, M. Cédric Gosse, et du Directeur Technique National, M. Benjamin Maze, en Polynésie française, des évolutions significatives ont été observés dans le renforcement de la collaboration entre nos deux Fédérations, mettant particulièrement l'accent sur les aspects sportifs et techniques.
Depuis quand es-tu Directeur Technique Fédéral et quelles sont tes missions ?
Rémy Ségard :Je suis en poste depuis le mois d’avril 2019 et mon rôle est de contribuer, assurer et appliquer la politique fédérale. En d’autres termes, je dois mettre en oeuvre la politique sportive et travailler à l’élaboration de projet de développement en lien avec celle-ci et les structures locales.
Peux-tu nous rappeler ce que tu faisais précédemment ?
Rémy Ségard : Pendant quatre ans, de 2013 à 2016, j'ai occupé le poste d'entraîneur au sein du club de Cambrai Triathlon. C'est là que j'ai suivi le parcours de formation (BF5 à DEJEPS Triathlon) de la FFTRI, tout en étant impliqué dans l'équipe technique régionale de la ligue des Hauts-de-France, dirigée par M. Cyril Chambelland. Ensuite, de 2017 à 2019, j'ai suivi le cursus de formation de la Fédération Française de Natation, pour obtenir les diplômes fédéraux ainsi que le diplôme d'État d'entraîneur. Pendant trois ans, j'ai eu l'opportunité d'entraîner une section sportive au Cercle des Nageurs de Cambrai (CNCA), placé sous la supervision de Rodolphe Lesage, le Directeur Technique. Durant cette période, j'ai également finalisé mes études en STAPS pour devenir professeur d’EPS.
Cependant, mon implication dans le domaine fédéral, particulièrement dans le triathlon, a pris le dessus dès que j'ai repéré l'annonce pour le poste de Directeur Technique sur le site de la FFTRI. J'ai été choisi pour ce rôle en février 2019.
Parmi les actions que tu as menées depuis ta prise de poste, quelles sont celles dont tu es le plus fier ?
Rémy Ségard : Depuis mon entrée en fonction, je suis fier d'occuper le poste de directeur au sein d'une fédération en plein essor, où des objectifs ambitieux sont établis et où les dirigeants unissent leurs connaissances pour atteindre un même objectif.
Les résultats exceptionnels des derniers Jeux du Pacifique et la croissance constante du nombre de licenciés, de pratiquants, de jeunes et de femmes sont une source de fierté pour moi. Cela représente la concrétisation de plusieurs années de travail acharné.
Une délégation tahitienne de Triathlon a participé récemment aux Jeux du Pacifiques ? Quel bilan fais-tu de cette participation ?
Rémy Ségard : Les épreuves de triathlon des 17e Jeux du Pacifique se sont déroulées du 29 novembre au 1er décembre 2023 à Honiara, aux îles Salomon.
Salomé De Barthez, Maïdi Susset et Guénaëlle Rauby, Benjamin Zorgnotti, Jean-Marc Rimaud et Nainoa Tanetoa ont représenté l'Équipe de Tahiti de Triathlon lors de cet événement qui se déroule tous les 4 ans.
Le bilan est presque parfait, frôlant même le grand chelem, car la délégation a brillé sur toutes les épreuves.
Au total, l’équipe de Tahiti a remporté 5 médailles d'or sur 6 possibles, ainsi que 4 médailles d'argent sur 4 possibles et 1 médaille de bronze.
- or : Salomé De Barthez (Triathlon et Aquathlon), Benjamin Zorgnotti (Triathlon), équipes (Aquathlon et Triathlon)
- argent : Maïdi Susset (Triathlon et Aquathlon), Jean-Marc Rimaud (Triathlon), Benjamin Zorgnotti (Aquathlon)
- bronze : Jean-Marc Rimaud (Aquathlon)
Quels seront les prochains objectifs ?
Rémy Ségard : Les objectifs du projet de performance fédéral sont ambitieux car notre priorité est de garantir la pérennité d'un outil, le centre d'entraînement fédéral, offrant aux jeunes la possibilité de développer leur projet sportif. À long terme, notre objectif est de faciliter leur repérage par la FFTRI afin de renforcer les futures équipes de France.
Pour y parvenir, nous avons mis en place des moyens pour encadrer les jeunes dans des conditions optimales et leur offrir des opportunités régulières de compétition à l'étranger. Notre éloignement géographique constitue un frein à leur confrontation avec des adversaires plus aguerris, d'où l'importance de ces initiatives.
Les jeunes du centre d’entraînement fédéral se préparent pour une compétition en Australie prévue en mars 2024, où ils auront l'opportunité de rivaliser à un niveau similaire à celui de la métropole. Malgré cela, le championnat de France de Triathlon demeure l’objectif principal de l'année pour tous les jeunes de Polynésie.
Au niveau fédéral, les mini-jeux et les Jeux du Pacifique, se déroulant tous les 4 ans, demeurent des objectifs majeurs pour la Fédération et le pays, car ils offrent une vitrine à la Polynésie et au triathlon polynésien dans la région du Pacifique et au-delà de nos frontières.
Quel projet ambitieux aimerais-tu mener à bien dans les années à venir ?
Rémy Ségard : Après plus de 5 ans en tant que directeur technique de la Fédération Tahitienne de Triathlon, je ressens le désir d'évoluer professionnellement. J'aspire à mettre mes compétences au service de tous les territoires d'outre-mer.
À présent, il reste à déterminer le contexte et la forme dans lesquels je pourrais le faire, mais une chose est sûre : je resterai engagé pour le développement et la performance du triathlon en France, peu importe les défis à relever.